Terres sauvages est un univers fantasy pour Savage Worlds décrivant le royaume de Calys, nation gouvernée par de puissantes guildes où la population est rassemblée dans de grande cités états.
Quelques jours plus tôt, Alicia était partie de Raglin pour inspecter les auberges d’Eogan qui contrevenaient aux règles du puissant Syndicat des Troubadours. Elle ne rêvait pas de ce métier, mais ces postes donnaient un accès privilégié aux recruteurs et lui permettraient peut-être prochainement de devenir ménestrel. Malheureusement, la caravane avec laquelle elle voyageait s’était fait attaquer par un groupe d’orc juste après le Pont de l’Émeraude passant au-dessus du Delta du Vertueux. Dès les premières secondes, les mercenaires censés les protéger avaient été massacrés comme du vulgaire gibier. Le marchand cherchant à faire un peu plus de bénéfice n’avait pas jugé bon de faire appel à des hommes d’expérience. S’il n’était pas mort, il s’en mordrait les doigts. En plus d’avoir perdu toutes ses cargaisons, il allait devoir payer une rente aux enfants des voyageurs qu’il transportait jusqu’à la fin de sa vie.
Alicia s’était réveillée seule, au beau milieu de la forêt. Elle ne se souvenait pas comment elle était arrivée là. Sa tunique était à moitié déchirée et tachée de sang. Son crâne était douloureux et une belle bosse dépassait de sa chevelure blonde. Sous la canopée assez dense pour bloquer presque tous les rayons du soleil, il lui était difficile de savoir où était l’ouest et où était l’est. De toute manière, elle avait toujours vécu en ville, elle, la fille d’Agramor et elle était bien incapable de se repérer dans ce capharnaüm végétal.
Complètement désorientée, Alicia se mit à crier les noms des voyageurs avec qui elle avait fait connaissance. «Aleon ! Sanarg! Ordwald !». Elle avait peu d’espoir que cela marche et elle risquait d’attirer les bêtes qui peuplaient les forêts des Terres Sauvages. Mais seule, sans nourriture et sans autre arme que sa voix, son luth et une dague, elle mourrait très certainement ici. Elle se mit à chanter pour se donner du courage. Son instrument, bien qu’orphelin d’une corde, était miraculeusement resté accroché à son dos et n’était même pas rayé. Pour positiver, Alicia se dit que si elle s’en sortait vivante, cela ferait une excellente histoire à raconter pour obtenir son statut d’artiste. Elle pourrait alors librement, se produire dans toutes les auberges du royaume.
L’estomac d’Alicia lui signifia bruyamment qu’il était temps de se nourrir. Mais manger quoi? Des champignons? Et risquer de mourir dans sa propre bave moussante? Elle fouilla le sol du pied à la recherche d’un hypothétique fruit comestible, regarda en l’air et s’arrêta brutalement. Des cris, humains, étouffés, à quelques centaines de mètres à sa droite. Alicia raccrocha son luth dans son dos. Elle se mit à courir en direction des appels. Les bruits de métal lui firent ralentir la cadence pour s’approcher plus prudemment. Tout en restant cachée, elle découvrit Sanard et Ordwald aux prises avec trois demi-orcs. Comment ces abominations pouvaient-elles encore exister? Face à un nain et à un fier et beau représentant des protecteurs des terres sauvages, les deux créatures habillées de loques n’avaient aucune chance.
Dans son dos, quelque chose de chaud lui toucha l’épaule. Par réflexe, elle se retourna, lançant son poing vers son assaillant. Elle lui affubla un magistral coup sur le nez le faisant tomber à la renverse.
— Butain Alicia, ça fait bal, chuchota Aleon la bouche maintenant couverte de son sang. Bon, j’suis gand bêbe gondant de boir gue d’est bibante.